#CaRoule, le diagnostic de M. Route du Tour #18

Victoire sur le Tour(malet)

Au Village départ de Pau, grande habituée de la Grande Boucle et forte de 73 parti- cipations, le suiveur assidu ne manquera sous aucun prétexte les polémiques autour de ce choix cornélien qui fait admirer les Alpes à certains et les Pyrénées à d’autres. C’est avec autant de ferveur qu’Anquetilistes et admirateurs de Louison Bobet déjà se crêpaient le chignon à la fin des années 50 ! Mêmes chicayas du côté des spécialistes du gravillon, qui vantent les mérites des enrobés alpestres au détriment des enduits pyrénéens, les premiers « rendant » mieux sous la pédale et les seconds laissant au coureur tout le mérite de son effort…

La cloche ramènera chacun à la raison et vers les parkings, pour attaquer ce dernier volet pyrénéen aussi court et rapide que sélectif et dense. Quatre heures de course pour en terminer des montagnes et aspirer au retour des longues routes rectilignes sans la moindre bosse. Mais avant de penser aux pins des Landes, il faudra dompter deux monuments du Tour, classés hors catégorie. Après une moitié d’étape à regarder la montagne s’avancer et deux malheureuses côtes de 4ème catégorie absorbées (au km 11, la côte de Notre-Dame-de-Piétat et ses 2,6 km à 5,6 % et, au km 55, celle de Loucrup et ses 2 km à 7 %), la course prendra de la hauteur et un grand bol d’air. Après le tradi- tionnel passage à Sainte-Marie-de-Campan, devant la statue en bronze d’Eugène Chris- tophe, l’homme à la fourche de vélo cassée et réparée à la forge du village en 1913 mais aussi premier porteur du maillot jaune en 1919, les coureurs débuteront la longue ascension du mythique Tourmalet et ses 17,1 km à 7,3 %. A La Mongie, il faudra s’ac- crocher dans la rampe qui traverse la station à près de 10 % et dans la fin de l’ascension, éreintante et étroite. Ce sera pour le premier l’occasion de recevoir les 5000 euros du Souvenir Jacques Goddet, (depuis 2001), qui est au Tourmalet ce que celui d’Henri Desgrange est au Galibier. La suite après la bascule sera grandiose et enivrante : une interminable descente de près de 20 km à flanc de montagne vers Barèges et Luz-saint-Sauveur.

A peine en creux de vallée qu’il faudra déjà se préparer à la longue montée finale, dernière ascension remarquable de l’édition 2021, assez régulière mais étroite et tortueuse dans les derniers kilomètres, forte de 13,3 km à 7,4 %. Les prétendants au titre final seront sans nul doute dans les parages quand le vainqueur lèvera les bras… Gagner l’étape et s’imposer à Paris… Pourquoi pas ! Mais gare aux déconvenues entre les vignes. On a déjà vu des leaders tout perdre sur le dernier chrono…


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