#CaRoule, le diagnostic de M. Route du Tour #13
97 giratoires pour tourner en bourrique
220 bornes au son des cigales, sous le cagnard, avec une simple côtelette à se mettre sous la dent, entre les Alpes et les Pyrénées… Ca sent l’étape de liaison à plein nez. Au Village, masque sous le menton, on entend déjà les suiveurs bougonner sur l’absence de cols et touiller leur Senseo consciencieusement en glosant sur la beauté comparée des fortifications de « Carca » et des arènes de Nîmes. Dont acte, l’étape sera longue, surchauffée sous la canicule et sans relief majeur. Au départ de Nîmes jusqu’à l’arrivée, le tracé longera de très loin la côte, évitant soigneusement le littoral et ses bouchons pour rejoindre les plages et ses touristes cramés au soleil de juillet. Au km 52, la côte du Pic Saint- Loup, une 4ème catégorie de 5,5 km à 3,6 % sera vite rangée dans la musette. La course reprendra des couleurs, essentiellement du vert, à Fontès, à l’occasion du sprint intermédiaire, avant de prolonger sa route et de filer vers Carcassonne. Les derniers kilomètres dans l’Aude seront un peu plus râpeux sur un tracé davantage vallonné à l’approche de la Cité médiévale, classée au patrimoine de L’UNESCO. Le final devrait se régler au sprint, mais rien n’est moins
sûr, les dernières arrivées au pied des tours souriant généralement à un audacieux.
Si certains n’hésiteront pas comparer l’étape avec des essences de bois communes et légères, comme le peuplier, le bouleau voire le balsa, elle sera en plomb pour les patrouilleurs de l’ADF !
Avec 97 giratoires à baliser (record absolu depuis 1996 sur une étape, à comparer avec la trentaine quotidienne), 55 rétrécissements à signaler et plus de 50 ralentisseurs, gendarmes couchés, dos d’âne et autres coussins berlinois à sécuriser (4 fois plus que sur le reste du Tour), la journée sera longue et pénible. Au total, le tracé comptera plus de 250 dangers, soit plus d’un point dur par kilomètre. 650 panneaux de signa- lisation spécifique seront installés par les patrouilleurs des Départements de France. Plusieurs centaines de bottes de paille seront utilisées pour protéger les obstacles et marquer les trajectoires. 70 matelas jaunes fluo, habituellement utilisés sur les classiques viendront renforcer le dispositif. La sécurisation débutera la veille au soir jusqu’au coucher du soleil et reprendra dès potron minet ! Même Gros Léon, généra- lement chargé de deux tonnes d’eau, fera pour l’occasion le plein de paille et sera de la partie.
Et au thermomètre des improbables aménagements routiers et des points durs en cascade, c’est l’Hérault décroche la timbale haut la main !