#CaRoule, le diagnostic de M. Route du Tour #12

Au son des cigales

Presque 160 kilomètres à parcourir après le double Ventoux, avec une seule côte à franchir… Des vacances, en quelque sorte ! Le Tour sait être exigeant, mais aussi magnanime. Et cette bienveillante mansué- tude permettra à chacun de dormir un peu plus et de grimper un peu moins. De Saint- Paul-Trois-Châteaux, 4ème fois ville étape jusqu’à Nîmes, habituée au Tour et forte de 19 participations, les coureurs pourront lever le pied, mais pas trop quand même. Le tracé ne sera pas aussi tranquille sur la route que les indications rassurantes couchées sur le papier 100 % recyclé et moins glacé que par le passé du Livre de Route !

L’Ardèche et le Gard ne sont ni la Beauce ni la Picardie. Les soixante premiers kilo- mètres promettent d’être spectaculaires, avec la remontée intégrale des gorges de l’Ardèche, pour la première fois sur une telle distance. Point d’orgue, le Pont d’Arc, arche naturelle large de 59 mètres pour une hauteur de 54. Cette curiosité géologique est le résultat de l’érosion du calcaire par les eaux de l’Ardèche au fil des millénaires. Dans quelques millions d’années, usée par les eaux, l’arche disparaîtra, mais rien ne presse. Au paléolithique déjà, Cro-Magnon s’y baignait et en admirait les proportions.
De nos jours, il est fréquent de croiser dans la zone quelques hurluberlus en quête d’une reconstitution préhistorique, subti- lement grimés, vêtus de peaux de bêtes synthétiques et brandissant massues et gourdins en plastique… Après les décors de carte postale et le folklore pour touristes, il faudra quand même chasser les points pour le maillot de meilleur grimpeur et franchir la côte de 3ème catégorie du km 84, celle du Belvédère de Tharaux (4,4 km à 4,6 km). Dans le Gard, la course filera vers Nîmes, la Rome française, qui conserve de l’antiquité ses arènes, la Maison Carrée ou encore la Tour Magne. L’arrivée au sprint est programmée sur la longue ligne droite finale et peut-être la passe de 34 pour Cavendish ! La courte étape sans grand relief ne doit pas faire oublier qu’à la mi-juillet, le ther- momètre peut flirter avec les 40 degrés et la route avec les 60. Qui sait si le record absolu de 63 degrés enregistré aux Rousses en 2010 tiendra encore longtemps… Pour éviter les coups de chaud chez les coureurs et les ressuages sur les routes, il faudra hydrater corps et chaussées ! Gros Léon se chargera d’arroser si nécessaire les portions les plus dégradés, pour faire redescendre la tempé- rature au sol d’une vingtaine de degrés. Si le Sud rime souvent avec la chaleur, il faudra aussi compter avec le vent. Une bordure est vite arrivée… un comble après avoir dompté le col des Tempêtes à deux reprises !


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