#CaRoule, le diagnostic de M. Route du Tour #16

Ca ressemble à la montagne

La balade pyrénéenne continue, pour le plus grand plaisir des amateurs de grand air, de routes étroites, de verdure, de zones pasto- rales et de bonne chair ! Mais le long de ce périple essentiellement ariégeois, n’est pas Péguère, la Hourquette ou Pailhères qui veut ! Cette étape « Canada Dry » ressem- blera aux Pyrénées, aura le même goût que les Pyrénées… mais ne sera pas une étape de pure montagne ! Certes, le profil sera en dents de scie, mais les sommets ne dépasseront pas 1400 mètres d’altitude. Une poignée de baroudeurs pas encore trop cramés pourrait tenter un coup d’éclat. Quant aux suiveurs, sur un tracé sinueux, mais pas trop, ils devraient raisonnablement préserver l’intégrité des bouteilles chinées pendant la journée de repos.

Le départ réel sera donné de la frontière, pour une arrivée après 169 km (seulement) en Haute-Garonne, à Saint-Gaudens, qui recevra le Tour pour la 15ème fois. Le menu de la journée proposera trois cols et une dernière côtelette pas si digeste que ça.

Les 35 premiers kilomètres se dérouleront sur une large route nationale, roulante et en descente, jusqu’à Tarascon-sur-Ariège (km 35,5). Il sera temps de goûter au col de Port, au km 54, classé en 2ème catégorie (11,4 km à 5,1 %) puis, sur un tracé réguliè- rement emprunté par le Tour de filer vers Massat et Vic d’Oust (km 85) pour le sprint. En plat de résistance pas trop lourd à digérer, le Col de la Core, classé en 1ère catégorie, qui se négociera sur 13,1 km à 6,6 %. Il sera temps de penser au dessert, avec le col du Portet d’Aspet, en 2ème catégorie, au km 136 et sa montée de 5,4 km à 7,1 %. Après la bascule, en début de descente, dans la sérénité de la forêt du Pic de la Paloumère, chacun aura une triste pensée pour Fabio Casar- telli, tombé le long des funestes parapets qui bordent la route, le 18 juillet 1995, entre Saint-Girons et Cauterets. Il sera le troisième coureur à perdre la vie en course sur le Tour de France, après Francisco Cepeda en 1935 sur le Galibier et Tom Simpson en 1967 sur les pentes du Ventoux. Une stèle de marbre blanc, toujours fleurie, a été érigée sur le site dès octobre 1995. Ces faits dramatiques mettront en évidence les dangers de la route du Tour et seront à l’origine de l’accord passé avec les services routiers dès 1996. 26 ans plus tard, le partenariat avec les Dépar- tements se poursuit, avec cette volonté réci- proque d’améliorer sans cesse la sécurité des coureurs, suiveurs et spectateurs.

En bas, à 7 km de l’arrivée, il ne restera que la côte d’Aspret-Sarrat et ses 800 mètres à 8,4 % pour faire la différence. Une 4ème catégorie comme juge de paix dans les Pyrénées… Pourquoi pas !


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